Viatiques du compagnon
Introduction :
Vénérables Maîtres, Dignitaires qui décorez l’Orient, et vous tous mes frères en vos grades et qualités,
La charge me revient ce jour de vous introduire une planche sur les Viatiques du Compagnon.
Le mot Compagnon, vous le savez tous, définit une personne, un être, proche, intime qui partage le temps et l’espace, les joies et les peines de quelqu’un, d’un animal ou d’une chose.
Le Compagnon, c’est également un ouvrier qui travaille pour le compte d’un maître, un artisan qui, dans une corporation a dépassé le statut de l’apprenti sans prétendre au grade de maître.
Mais pour nous, le Compagnon constitue le second grade après celui de l’apprenti. En effet, vous le savez, l’apprentissage terminé, le nouveau compagnon, avant de commencer son œuvre, est invité à voyager en vue de se perfectionner dans la pratique de son art, sous la direction des Maîtres plus expérimentés de contrées différentes afin de comparer les différents procédés de son travail.
En vue de son départ et pour son voyage, il lui est laissé un sac de voyage dans lequel il est remis tour à tour du pain, du vin, du sel, un bâton et un miroir : ce sont les viatiques du Compagnon.
Ce mot viatique vient du latin, Viaticum et de via, qui veut dire voyage, route. Il renvoie à l’argent que l’on donne à quelqu’un pour un voyage.
Mais le nom de viatique renvoie aussi au sacrement de l’Eucharistie administré, à un chrétien en danger de mort afin de l’aider pour le grand passage de la mort. Ce qui rappelle la pièce de monnaie que l’on mettait dans la Grèce Antique dans la bouche des morts pour payer à Charon leur passage du Styx. (En effet, selon la légende, lorsqu’un humain s’éteignait dans l’antique Grèce, son âme descendait au royaume des morts ; elle arrivait en un lieu marécageux, l’Achéron, au milieu duquel circulait un fleuve, le Styx ; elle devrait traverser marécages et fleuve pour