Voltaire
« Tout homme naît avec un penchant assez violent pour la domination, la richesse et les plaisirs et avec beaucoup de goût pour la paresse. »
C’est un argument qui justifierait l’idée que l’égalité parmi les hommes est impossible. Cet argument est fondé sur l’observation de la nature humaine. Voltaire philosophe est aussi un observateur du genre humain. L’exemple qui illustre cet argument est introduit par « par conséquent ».
Quelle image de l’être humain Voltaire donne t-il dans ce paragraphe ? Il rejoint la tradition des moralistes en prétendant que l’argent et les femmes sont les seules motivations dignes d’intérêt : l’Homme ne se laisse guider que par les plaisirs et la facilité. Voltaire prend même son lecteur à partie sur ce sujet :
« Vous voyez bien qu’avec ces belles dispositions il est aussi impossible que les hommes soient égaux qu’il est impossible que deux prédicateurs ou deux professeurs de théologie ne soient pas jaloux l’un de l’autre. ».
L’exemple utilisé dans cette prise à partie figure dans une comparaison et il est polémique : les prédicateurs ne sont que bassesse et jalousie. C’est quelque chose dont on ne peut douter, comme le suggère le type de phrase utilisé par Voltaire : une affirmative qui ne laisse guère de place au doute.
Au paragraphe 4, l’auteur introduit deux autres notions : celles de travail et de propriété. Là encore, Voltaire prend le lecteur à partie, pour mieux souligner le côté paradoxal de sa thèse reformulée ainsi : « l ’égalité est donc la chose la plus naturelle et aussi la plus chimérique. »
Cette reformulation lui permet d’annoncer l’idée qu’il va développer dans la suite du texte : « les hommes sont excessifs en tout ». L’exemple choisi pour démontrer cette idée dépasse le cadre de la vie individuelle pour atteindre celui des frontières :
« on a prétendu dans plusieurs pays qu’il n’était pas permis à un citoyen de sortir de la contrée où le hasard l’a fait naître ;