Je pensais que j’étais maintenant guérie de ces années. Je pensais que je ne retomberais plus jamais dans ce piège mortel. Mais je me rends compte aujourd’hui qu’une poussière peut m’y pousser avec une force irrationnelle. Je pensais pouvoir vivre encore sans ces remords. Mais il me hante, encore et toujours. Je veux m’enfuir, je veux partir loin de ces souvenirs. Je ne veux plus continuer comme ça, je ne peux plus continuer comme ça. C’est rendu trop, beaucoup trop. Je dois trouver un moyen de me sauver de ça. Je croyais que j’étais plus forte que ça, que ma guérison était complète, que je n’avais plus besoin de personne. Mais j’avais tort. J’ai besoin d’aide. Quelqu’un, s’il-vous-plaît, entendez-moi. Je ne veux pas finir comme ça, et je suis à deux pas du gouffre. Sauvez-moi. Je sens chaque parcelle d’espoir quitter peu à peu ce corps qui n’est plus mien, ce corps que je déteste, que je voudrais voir maigrir, encore et encore. Dans quelque temps, l’espoir aura complètement quitté mon corps, et ce sera au tour de la vie de me quitter pas à pas. J’avance de plus en plus rapidement, la falaise se rapproche dangereusement. Je veux arrêter, mais c’est au-dessus de mes forces. Bref, je suis malade, malade d’être qui je suis, malade de ne pas pouvoir décider pour moi-même, malade d’exister. Je veux changer, mais je ne sais pas comment. Aidez-moi. Écoutez-moi. S’il-vous-plaît. Ma vie ne tient plus qu’à un fil, et c’est vous qui le tenez dans votre main. De l’autre vous tenez un couteau. Le couperez-vous ou m’aiderez-vous? J’ai besoin de vous. Rattrapez-moi, je suis déjà au bord. Mon pied a atteint la limite, le second est déjà dans le vide. Ça y est je tombe, c’est terminé. Je vois le film de ma vie tranquillement défiler devant mes yeux, et j’essaie de m’accrocher, mais c’est impossible. Je ferme les yeux et j’essaie d’apprécier pour une dernière fois la douceur du vent sur mon visage. Je suis arrivée au fond, une douleur terrible m’envahit puis plus rien, le néant. Je