L'albatros baudelaire
Introduction
Charles Baudelaire, grand poète du 19èmesiècle parcourut le monde et voyagea notamment dans les îles, voyage qui l’inspira peut-être pour écrire ce poème. Extrait du recueil Les Fleurs du Mal, paru en 1857, « L’albatros » est le deuxième poème de cette œuvre, il figure dans la section « Spleen et Idéal » et met en place après l’avertissement au lecteur, le mythe du poète maudit. Il s’éloigne cependant quelque peu de la conception romantique : on ressent ici comme une douleur, une violence chez le poète.
I. Du récit poétique à la lecture allégorique
1. Récit Poétique
Le texte est bien un poème. Cependant les trois premiers quatrains laissent percevoir un schéma narratif propre au texte narratif. Dans les deux premiers quatrains, le narrateur ne s’implique pas, il utilise la focalisation externe. Dans le troisième quatrain, le discours utilise un style direct et désigne précisément ce « voyageur » (v.9), le narrateur montre l’oiseau et le présente à l’aide de trois vers exclamatifs (v.9, 10, 12) ; type d’expression propre au registre oratoire.
De plus, le poème est composé en alexandrins avec de nombreux groupes rythmiques différents dans chaque vers (ex : enjambement au vers 1), plus propre à la prose qu’à la poésie. Ce pantum à la première lecture se présente comme la narration d’une scène de la vie en mer.
Comme dans un récit, la situation spatio-temporelle est suggérée (ciel + pont de navire+ « souvent » (v.1) suggérant l’aspect itératif)
2. La symbolique de l’oiseau – Lecture allégorique du poème
Au vers 13, une analogie introduite par l’outil de comparaison « semblable à » invite à réinterpréter la scène évoquée dans les trois premiers quatrains. Cette analogie opère le passage de l’anecdote à l’allégorie et invite à donner une nouvelle signification au poème.
L’albatros est personnifié par deux périphrases nobles : « prince des nuées » et « roi de l’azur », poétique qui