L'avenir d'une illusion
L'avenir d'une illusion
Sigmund Freud
Chapitre I
Freud donne tout d'abord une définition de la culture : « tout ce en quoi la vie humaine s'est élevée au-dessus des conditions animales et ce en quoi elle se différencie de la vie des bêtes, et je dédaigne de séparer culture et civilisation ». La culture a donc une première orientation économique : elle englobe les biens issus de la domination de la nature ainsi que les dispositifs régissant la répartition de ces biens entre les hommes. La culture s'impose donc aux hommes par contrainte, ceux-là n'étant jamais enclin à renoncer d'eux-même à leurs pulsions, ni à trouver du plaisir dans le travail culturel. Il y a donc nécessité d'une contrainte culturelle pour détourner « les tendances destructrices de l'homme ».
Chapitre II
Du fait de cette tendance destructrice de l'homme, il existe des moyens que Freud appelle « le fonds animique de la culture » qui tendent à défendre cette dernière de l'homme lui-même. Le premier de ces moyens correspond à un « fonds culturel psychologique », le « sur-moi », ultime instance de refoulement chez l'homme. Un renforcement du sur-moi amène à une intériorisation plus grande des interdits culturels, telle qu'elle est effective pour les « privations qui concernent tout le monde ». Le second fond animique de la culture est « les idéaux » ; ceux-ci naissent d'une « satisfaction narcissique » d'une réalisation première que l'on cherche à perpétuer. Ils sont un idéal commun aux classes dominés et aux classes dominantes, ce qui les unit face et parfois contre les cultures différentes. Le troisième fond animique culturel correspond à l'art : celui-ci est une substitution aux refoulements personnels, entraîne un sentiment d'identification et stimule la satisfaction narcissique des idéaux. Mais finalement, le fonds animique culturel le plus important selon Freud est représenté par la religion.
Chapitre III
Dans ce troisième chapitre, Freud tente de répondre à