L'entrée en guerre du canada en 1939, échec de la politique isolationniste?
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Au cours de la période suivant la première guerre mondiale, le Canada tente de se remettre des blessures profondes infligées par le conflit. Du demi-million de canadiens qui furent engagés dans la campagne, près de 60 000 mourront au combat, et plus de 125 000 seront blessés. C’est alors le conflit le plus sanglant qu’a connu le Canada dans sa jeune histoire. Que ces soldats aient été tués outre-mer est un élément important pour comprendre les sentiments des canadiens face à ce conflit ; cette guerre, essentiellement européenne, ne les concernaient pas directement. Aux yeux de plusieurs à l’époque, la participation canadienne, motivée entre autres par des informations délibérément faussées par le gouvernement britannique au sujet des atrocités commises par les allemands et italiens, était une erreur. Que l’ensemble des canadien ait été généralement unie en faveur d’une telle participation au début du conflitn’y change rien ; en 1918, nombreux sont ceux qui se disent : « jamais plus ». C’est ainsi que débuta une période essentielle de l’histoire canadienne que le premier-ministre Mackenzie King nommait lui-même « politique d’isolation ». Cette politique peut être résumée comme étant un non-engagement dans les conflits internationaux, une tentative de démarcation par rapport à la Grande-Bretagne ainsi qu’un effort constant pour maintenir l’unité nationale. Pourtant, lorsque la seconde guerre mondiale éclate en Europe, le Canada se retrouve à nouveau engagé dans une guerre, cette fois encore plus vaste que la première! Une question se pose donc d’emblée : Peut-on considérer l’entrée en guerre du Canada en 1939 comme un échec total de la politique isolationniste? Je me propose de donner une réponse nuancée à cette question stricte. Pour comprendre cette problématique, il convient d’abord d’explorer plus profondément la version canadienne de l’isolationnisme nord-américain. Ensuite, plus que de simplement noter la participation canadienne aux deux guerres, il faut