L'humanité
Extrait d'une caricature de L'Humanité publiée le 27 mai 1913, montrant le sénateur radical Clemenceau et le président de la République Poincaré réconciliés dans un soutien commun à la loi des trois ans.
Lors de sa naissance en 19044, L'Humanité ne représente qu'une partie du mouvement socialiste français. Au sein de sa rédaction figurent notamment René Viviani, Aristide Briand, Léon Blum, Jean Longuet, Lucien Herr, Jean Allemane, Octave Mirbeau, Henry de Jouvenel, Abel Hermant et Albert Thomas.
Une de L'Humanité du 23 novembre 1911 consacrée aux « mouchards » supposés utilisés par la police de Clemenceau lors de la grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges de 1908.
L'unification des socialistes français au sein de la SFIO en 1905 ouvre le journal à l'ensemble du mouvement socialiste français (notamment aux guesdistes). En 1911, la SFIO fait de L'Humanité son organe officiel au congrès de Saint-Quentin.
Dans le contexte international de plus en plus tendu du début du XXe siècle, le journal de Jaurès défend résolument des positions pacifistes et antimilitaristes en accord avec l'internationalisme du mouvement ouvrier. Le journal est également très présent dans le combat pour la laïcité et se veut le défenseur de la classe ouvrière.
Ces dix premières années sont difficiles économiquement pour le journal. Après un lancement réussi à 140 000 exemplaires, le journal tombe à 15 000 exemplaires en 1905. Il remonte ensuite lentement avec 80 000 exemplaires en 1912.
Durant l'été 1914, la vie du journal est totalement bouleversée par deux événements :
l'assassinat de son directeur Jean Jaurès par le nationaliste Raoul Villain au café du Croissant le 31 juillet 1914. le déclenchement de la Première Guerre