L'illusion comique - acte iv scène 7 - corneille
L’illusion Comique est une pièce de théâtre de Corneille, écrite en 1636, publiée pour la première fois en 1639. Son succès lui a valu d'être rééditée de nombreuses fois, le texte en a été modifié pour s'adapter à son temps. Ici, c'est la version de 1660 que nous étudions.
Comme son titre l’indique, cette comédie joue beaucoup de l’illusion : La pièce elle-même repose sur l'illusion d'une vaste mise en abyme: l'histoire n'est la représentation théâtrale d'une autre représentation théâtrale. L'illusion s'opère aussi dans les actions des personnages. Le personnage principal Clindor est le premier des dupeurs : il se joue de son maître Matamore, entretient l’amour de ses maîtresses par ses belles paroles et se pare d’une haute et lointaine origine, aussi invérifiable que mensongère. Mais ce dupeur rusé et agile n’échappe pas lui-même à la duperie. Ainsi, dans la scène 7 de l'acte 4, il croit pour de bon que son heure est venue : prisonnier dans un cachot pour avoir tué son rival le seigneur Adraste qui l’avait surpris lors d’une rencontre amoureuse avec sa femme Isabelle, il est condamné à mort. Le voilà alors confronté à l’angoisse de la mort, de la souffrance et de la honte. Il nous livre alors, dans un monologue pathétique et sincère, ses tourments, ses espoirs, ses obsessions. Pourtant, le spectateur, témoin de la scène précédente, est complice du projet de Lyse et d’Isabelle de sauver Clindor et de s’enfuir avec lui, avec l’aide du bourreau. Il sait donc que Clindor se lamente en vain. Ce dernier s’avère donc dupé aux yeux du spectateur, ayant un temps de retard sur l’action.
Ainsi, le spectateur aborde la scène 7 de l’acte IV avec confiance. La scène précédente se terminant sur une note heureuse par la réjouissance de Lyse et Isabelle quant à leur projet de sauvetage, le spectateur est naturellement amené à aborder le monologue de Clindor qui suit avec détachement et bonne humeur. Tout cela favorise l’arrivée du comique dans la scène