une défense de la poésie
Une défense de la poésie
Traduit de l’anglais par Claude Nosenzo
Selon que l’on considère d’une certaine façon ces deux catégories d ’acte mental, qui sont appelées raison et imagination, la première peut être considérée comme l’esprit qui examine les rapports qui se forment entre une pensée et une autre, quelle que soit la façon dont ils se produisent, et la seconde, comme l’esprit qui agit sur ces pensées afin de les colorer de sa propre lumière, et qui compose à partir …afficher plus de contenu…
C’est pour quoi les épitomés ont été appelés les parasites de l’histoire juste ; ils en dévorent la poésie. Un récit de faits particuliers est un miroir qui obscurcit et déforme ce qui devrait être beau : la poésie est un miroir qui embellit ce qui est difforme.
Les parties d ’une composition peuvent être poétiques sans que la compo sition dans son ensemble soit un poème. Une seule phrase peut être consi dérée comme un ensemble, bien qu’elle puisse se trouver au milieu d ’une suite de morceaux inassimilables : un seul mot peut même être l’étincelle qui fait jaillir des pensées inextinguibles. C ’est ainsi que tous les grands historiens, Hérodote, Plutarque, Tite-Live, furent des poètes ; et bien que …afficher plus de contenu…
Le Roi Lear, si nous pouvons soutenir cette comparaison, peut être considéré comme l’exemple le plus parfait au monde de l’art dramatique, malgré les contraintes auxquelles dut se plier le poète, l’Europe moderne ignorant, dans son ensemble, la philosophie du théâtre. Calderòn, dans ses Autos Sacramentales, a tenté de remplir cer taines des sublimes conditions de la représentation dramatique négligées par Shakespeare ; par exemple, d ’établir un rapport entre le théâtre et la religion, et de les accompagner de musique et de danse ; mais il