Éléments d’une étude sur le langage
Valérie Jacquérioz Brissaud
– Automne 2004 – Diffusion interdite – – Publié dans les Cahiers de Gestalt-thérapie, numéro 17, « Pour… parler », printemps 2005 –
Mes vifs remerciements à Frédéric Brissaud sans qui cet article n’aurait pas pris forme.
Un observateur décrirait certainement une séance de Gestalt-thérapie comme une conversation entre deux personnes. La Gestalt-thérapie serait donc une talking cure, Jacques Alain Miller proposait d’ailleurs en mars 2004 aux Assises de la psychothérapie de considérer la parole comme l’élément fondateur commun à la psychanalyse et aux psychothérapies, tout au moins celles dites « relationnelles » qui comptent la Gestalt-thérapie. Dans Gestalt-therapy, l’acquisition du langage est considérée comme une activité sociale conduite au sein d’une communauté humaine. En revanche, son usage semble y être abordé d’un point de vue strictement individualiste et il est frappant de remarquer combien la prise en compte du dire a depuis évolué vers un dire de la situation. On peut d’ailleurs percevoir dans Speaking and language, publié 20 ans après Gestalt-therapy, l’évolution de l’appréhension du langage par Paul Goodman. Dans cet article, nous proposons un tour d’horizon des approches et modèles développés depuis la publication de Gestalt-therapy pour poser les bases d’une réflexion sur le langage en Gestalt-thérapie et l’aborder dans d’autres perspectives.
1 — Le langage
Le Petit Larousse définit le langage comme une faculté propre à l’homme d’exprimer et de communiquer sa pensée au moyen d’un système de signes vocaux ou graphiques. Cependant, le sens du terme langage est parfois limité au seul système de signes, on parle par exemple, du langage informatique, du langage écrit ou du langage non-verbal. Dans cet article, à l’exception des citations, nous utiliserons le terme de langue pour désigner le système de signes, le terme d’expression ou de parole désignera l’usage oral de cette