Émile nelligan
En premier lieu, dans le sonnet intitulé «Devant le feu», les images idéalistes de l’enfance se transforment en une sorte de cauchemar. D’abord, l’auteur décrit la jeunesse d’un point de vue rêveur et joyeux. En effet, un sentiment de nostalgie se fait sentir face aux temps heureux du passé : «Assis en rond, le soir, au coins du feu, par groupes, / Image sur image, ainsi combien joyeux/ Nous feuilletions, voyant, la gloire dans les yeux, / Passer de beaux dragons qui chevauchaient en troupe !». Dans cette strophe, une sorte de sécurité est ressentit par les mots «en rond», «par groupes», «troupe». Ce champ lexical évoque la compagnie, les enfants qui ne se sentent jamais seuls. Également, la noirceur de la nuit définit par «le soir», est éclairée par le «feu». Cela représente pour l’auteur un réconfort aux journées plus sombres. L’enfance est ici idéalisée car elle semble loin de tous les problèmes. Ensuite, l’auteur tourne ses idées idéalistes en une sorte de mauvais rêve. Effectivement, il voit sa jeunesse disparaître d’une façon terrible : «J’aperçois défiler, dans un album de flamme, / Ma jeunesse qui va, comme un soldat passant, / Au champ noir de la vie, arme au point, toute en sang !». Dans cet extrait, l’«album de flamme» fait référence aux merveilleux souvenirs que l’auteur garde de son enfance qui soudainement disparaissent à jamais. Une comparaison est utilisée