Amour, folie et chevalerie dans Yvain ou le chevalier au lion L’amour et la chevalerie sont les thèmes principaux des romans de Moyen-âge et Chrétien de Troyes ne fait pas exception à la règle. Il est d’ailleurs considéré comme l’écrivain le plus important de cette période. Dans Yvain ou le Chevalier au lion (écrit vers 1175), nous avons affaire à l’amour entre Yvain et Laudine mais également à des combats chevaleresques. Il convient alors de se demander dans quelle mesure l’amour, la folie et la chevalerie sont des thèmes étroitement liés dans le roman de Chrétien. Nous verrons comment la rencontre de l’être est initié par la chevalerie mais peut ensuite faire tomber le chevalier dans un état de folie et le partager entre deux passions, ou mêmes devoirs. Les aventures d’Yvain sont initiées par la mort de Calogrenant, et on peut donc parler ici d’un amour familial qui appelle à la vengeance. Alors commencent les actes du chevalier, qui doit se rendre à la fontaine et c’est avec cette première quête qu’Yvain va rencontrer l’amour. Après avoir tué le chevalier de la fontaine, il fait la rencontre de Laudine et les phrases suivantes traduisent le début de la relation amoureuse : “- Ma dame, cette force vient de mon cœur qui m’a mis dans cette disposition. – Et votre cœur qui l’a soumis, cher et tendre ami ? – Dame, ce sont mes yeux ! - Et les yeux, qui ? La grande beauté que je vis en vous. – Et la beauté qu’elle fut son crime ? – Ma dame, celui de me faire aimer. – Aimer, et qui ? – Vous, dame très chère”(Chrétien 93). On prend conscience ici de l’aspect soudain de l’amour qui prend alors une dimension courtoise, puisque le chevalier va donc se mettre au service de Laudine, par amour. Leur union est scellée par un anneau, qui est aussi le symbole de l’appel de la chevalerie. Cet appel semble trop fort pour Yvain qui doit partir pour des aventures. Malheureusement, emporté par l’amour des combats, il oublie son engagement et perd alors l’amour de Laudine.