Baudelaire La Charogne I

2809 mots 12 pages
Dans ce poème comme dans celui de Baudelaire, le mouvement du texte est le même ainsi que, en apparence, le propos. En effet, dans un premier temps, le poète présente l’objet de sa vision, ici la fleur, dont il suppose toute la splendeur. De même, au début du texte de Baudelaire, la carcasse a l’air « superbe » (v.13), et est présentée dans un cadre bucolique (de nature). Puis, le poète constate la dégradation de la fleur ou de la charogne et dans un dernier temps s’adresse à la femme aimée pour la mettre en garde contre le temps qui passe et faire de l’objet observé le miroir de cette femme destinée, comme tout être, à mourir. Ainsi, le propos semble le même : la femme aimée doit voir sa propre image future dans la décomposition de la nature : c’est le principe de la Vanité (le spectacle du monde n’est montré que pour mieux faire apparaître le néant à l’œuvre, la mort qui vient inévitablement (cf. portrait de Mme de Restaud dans Gobseck).
> On peut diviser le texte en différentes parties :
- v.1- 4 : adresse à la femme aimée et contexte du souvenir invoqué
- v.5-16 : description de la charogne, méliorative malgré le spectacle répugnant
- v.17-24 : perte d’unité de la charogne par les larves
- v.25-36 : décomposition de la charogne
- v.37-48 : adresse à la femme aimée promise à même mort et même décomposition Cependant, vous pouvez remarquer immédiatement que Baudelaire utilise un topos en le poussant à bout : ce n’est plus une rose déflorée que l’on voit mais une charogne ! Ainsi, le topos est partiellement détourné[1] : le beau même décomposé laisse place au laid, au répugnant, à l’horrible. Ainsi, Baudelaire substitue à la célébration de la beauté éphémère de la rose et de la femme, la célébration du laid, de l’horrible, de ce qui est mort. Ainsi, Baudelaire pose la question du beau dans l’art : l’art doit-il nécessairement célébrer la beauté ? Peut-on célébrer le laid avec une forme belle ? [ On pourra ainsi se demander comment Baudelaire détourne le topos

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