Bure
Par Bruno Scala, Futura-Sciences
Déchets nucléaires : le site de Bure devra tenir cent mille ans !
E
n 1991, la loi Bataille définissait les axes de réflexion pour le stockage des déchets radioactifs à vie longue. En 2025, le site de Bure dans la Meuse devrait accueillir, à environ 500 mètres de profondeur, ces déchets hautement toxiques au sein d’une structure qui devra tenir pendant des dizaines de milliers d’années. Retour sur les origines et enjeux du projet. Il y a vingt ans, la loi Bataille (du 30 décembre 1991) a eu pour objectif d’organiser la recherche sur le traitement des déchets nucléaires à vie longue (HAVL pour haute activité et longue durée). Sept ans plus tard, le 9 décembre 1998, le site de Bure (Meuse) était officiellement choisi par le gouvernement français pour accueillir les recherches qui doivent déboucher sur un stockage géologique (à quelque 500 mètres de profondeur). Décision qui avait provoqué de nombreux mouvements contestataires de la part des riverains et des associations écologiques.
Présentation du site de stockage des déchets radioactifs de Bure. © Andra Les principaux déchets nucléaires sont les produits de fissions et les actinides mineurs. Les premiers sont les composés chimiques résultant du processus de fission, les seconds sont des atomes radioactifs, autres que le plutonium et l’uranium, non exploitables car non fissionnables. Une partie de ces déchets entrent dans la catégorie « haute activité et longue durée ».
Radioactivité de 1012 Bq/g
Sont classés dans cette catégorie extrême, qu’on appelle également « cendres » du combustible nucléaire, les déchets présentant une radioactivité d’environ 1012 Bq/g et dont la durée de vie radioactive est supérieure à mille ans. Selon l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), les déchets à haute activité ne représentent que 0,2 % de l’ensemble des déchets radioactifs français, mais ils sont responsables de 94,98 % de leur