Bergson (1859-1941), dans ce texte extrait du premier chapitre de L'énergie spirituelle (1911), intitulé « La conscience et la vie », nous invite à traiter de la Liberté, ainsi que de la Conscience. Bergson défend ici la thèse selon laquelle l'Homme est un être libre, autrement dit qu'il est autonome, il n'est contraint par aucune force, ou éléments extérieurs. Il est pour ainsi dire cause première de ses actions. Pour soutenir cette thèse se pose le problème de savoir quelles sont les preuves de l'existence d'une liberté chez l'homme ? Comment prouver sa liberté ? Les éléments de réponses apportés à ce problème philosophique, permettrait d'attester enfin avec certitude l'existence d'une liberté chez l'Homme. Nous pourrions confirmer la thèse de la Liberté, si et seulement si des réponses infaillibles, et non contestables, étaient trouvées à cette question. Il en serait, ainsi, fini de cette éternelle contradiction qui subsiste entre la thèse de la liberté, et celle du déterminisme qui prévaut selon laquelle tous nos faits et gestes sont déterminés par des éléments extérieurs de notre volonté, de notre conscience, ce qui équivaut à dire en d 'autres termes qu'il n'y a pas d'effets sans cause. La thèse de la liberté serait enfin affirmée.
Bergson va tenter de trouver des preuves de l'existence de la Liberté dans les actions de l'Homme en affirmant dans ce texte dès la première phrase que c'est bien « notre conscience [qui] nous avertit que nous sommes des être libres ». Notre activité de conscience nous permet d'affirmer l'existence d'une liberté chez l'homme, elle en est une preuve. Pour affirmer cette thèse Bergson développe différents arguments. Tout d'abord l'Homme serait libre d'effectuer des choix. Ses actions, ses gestes, sont contingents, ils aurait pu en être tout autrement. Enfin dernier argument essentiel, notre conscience nous permet de nous rendre compte de la contingence de nos actions, et cela à travers des sentiments divers tels que le regret ou