Commentaire de texte, Médée (Corneille), Acte V, scène 2 Ce monologue est issu d'une tragédie écrite par Corneille en 1634, intitulée Médée. Dans ce passage, Médée, personnage éponyme exprime sa douleur et sa colère qui l'amène à débattre intérieurement sur la possibilité de se venger de la trahison de son époux. Dans un premier temps nous verrons comment Médée exprime sa soif de vengeance puis dans un second temps, le dilemme auquel elle se trouve confrontée. Au début de ce monologue, Médée se pose des questions rhétoriques afin de savoir si le crime qu'elle souhaite commettre est suffisant pour satisfaire sa soif de vengeance. Pour cela, elle emploie des phrases interrogatives telles que: "Est-ce assez ma vengeance, est-ce assez de deux morts?" (v.1327) "Est-ce assez pour assouvir les fureurs de mon âme?" (v.1330) Ce procédé apporte un léger suspens sur ce que va faire Médée. Pour se pousser à agir, Médée utilise des thermes péjoratifs désignant Jason, son mari: "perfide", "traître". Cela ne fait qu'augmenter sa colère et sa soif de vengeance. Elle estime donc qu'il faut punir Jason pour sa trahison: "Il faut que leur trépas redouble son tourment." (v.1339) "Il faut qu'il souffre en père..." (v.1340) Les assonnances en début de vers démontrent le manque de résolution de Médée, elle doit encore se persuader. Elle insiste sur le crime qu'elle veut commettre pour punir Jason en lui faisant ressentir le malheur qu'il lui impose en lui retirant ses enfants: "Il me prive de vous, et je vais l'en priver." (v.1351) Cependant, Médée est face à un dilemme: la vie ou la mort de ses enfants. Elle les innocente tout d'abord puis les acuse en utilisant des termes contradictoires: "innocents", "criminels". Ces termes sont placés à la césure du premier hémistiche ce qui accentue l'hésitation de Médée. Elle évoque l'ambivalence de ses sentiments en opposant des termes tels que amour/colère, j'adore/horreur. Médée ne sait pas si ses enfants doivent être épargnés ou non. Pour cela,