Complainte d'un autre dimanche, LAFORGUE
Introduction : Une complainte est une chanson de rue qui raconte une histoire triste sur un ton mi-comique, mi-pathétique. Jules Laforgue a repris et adapté cette forme ancienne dans un recueil publié à son nom en 1885 intitulé « Les complaintes ». Ces poèmes marqués par un mal de vivre né de l'ennui du un sentiment de malheur et par le désir de ne jamais combler une évasion libératrice. Il exprime l'Ennui devant un monde monotone et uniforme. L'horreur de la journée du dimanche qui est pour Laforgue un jour vide et un thème présent dans d'autres poèmes du recueil.
Plan :
I). Un poème de l'ennui et de la monotonie.
II). Un triste tableau parisien.
III). Un lyrisme dissonant et grinçant.
I). Un poème de l'ennui et de la monotonie
Le thème de la répétition monotone est prépondérant dans le poème, il est déjà présent dans le titre lui-même : « Complainte d'un autre dimanche ». Mais le poème évoque deux dimanches, un dimanche du passé et le dimanche qui correspond au moment de l'énonciation. Tout se passe dans ce poème comme si un poème commençait, c'était l'évocation d'un dimanche du passé mais dès le deuxième vers, ce paysage d'autrefois renvoie au présent. La réalité se répète, la vie est monotone, le temps ne modifie pas le cadre de vie du poète. Les vers 2 à 15 décrivent ce paysage sinistre que le poète voit et voyait de sa fenêtre. Puis, après le 15 ème vers, le poème s'engage sur une méditation amère du poète sur lui-même et le jugement que le poète porte sur son activité de poète est sévère : il met en avant l'idée de répétitions et de radotages inutiles. Enfin, le poème entamé du passé qui a avorté, on en vient au présent, puis à la fin du poème, il y a une reprise du premier vers avec des variantes, avec un adverbe qui change et une variante de temps avec le passé simple qui sonne comme une conclusion. Cette fin semblable au début suggère l'idée d'un éternel recommencement. La réalité, telle