Voyez cet homme à l’allure sinistre en ce lieu ! Regardez-le, fixez-le, détaillez-le. Ne vous parait-il pas misérable ? Observez-vous, tous ici présent dans cette salle. Vous êtes bien différents de lui, vous vivez dans la richesse, vous sentez la richesse, votre vie n’est tournée que sur la richesse
Ah ! la richesse me direz-vous, mais qu’est-ce qu’être riche si la seul façon de dépenser votre temps ainsi que votre argent a des fins totalement égoïstes ? Maintenant mettez-vous à la place de cet homme ? Vous sentiriez vous bien si vous étiez comme lui entouré seulement de gens d’un milieu social bien différent du votre ? Ne vous mentez pas à vous-même, vous seriez extrêmement gêné d’être ici.
Chaque jour qui passe, nous vivons au quotidien de personnes au physique souillé par une qualité de vie bien inférieure à la nôtre, à un moral au plus bas, qui ne rêvent que de pouvoir être traités comme des personnes normales. Car vous aurez beau juger cet homme, avant d’être un misérable, un maladif, un homme de la rue, c’est avant tout un homme.
Un homme que l’on se permet de juger sans connaitre. Savez-vous s’il a une famille, si le pauvre bout de pain qu’il a ramassé n’est pas pour sa femme ou un ami dans le besoin pour qui il fait passer sa propre faim après la survie de celui-ci? Non vous n’en savez, tous ici autant que vous êtes, vous jugez, vous créer des barrières entre les classes sociales. . Ne jugez pas cet homme sans savoir son histoire, sa vie, ses principes ainsi que ses valeurs. Avant de venir jusqu’ici, avez-vous tenté de lui parler pour par la suite peut être même changer d’opinion ? Il n’en est rien.
Je me dois alors de vous poser une autre question, qu’est-ce qu’un morceau de pain pour vous ? Rien. Je suis allée dans les rues à la recherche de gens n’ayant pas les moyens de s’offrir un toit et devant dormir de ce fait à même les pavés froids de nos rues, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Je leur ai posé la même question qu’à vous