Doc. complément

620 mots 3 pages
Traduire, trahir, travestir
Réceptions de la littérature antique du Moyen Âge au XXIe siècle en Europe
Il est de multiples façons de recevoir dans une culture/une langue les « monuments » d’une autre culture/d’une autre langue – ce statut de monument (ce qui reste en mémoire et maintient la mémoire) étant par ailleurs directement lié à la diversité des traductions, adaptations, travestissements et même trahisons dont ils sont l’objet.
Il y a l’imitation et l’innutrition (au risque du plagiat…), légitimées par l’admiration vouée aux grands modèles : Virgile dans L’Énéide s’inspire d’Homère en composant ses six premiers livres comme une Odyssée, et ses six derniers comme une Iliade, Stace dans La Thébaïde reproduit consciencieusement le modèle virgilien, tandis que la modernité, de l’Ulysse de James Joyce aux Géorgiques de Claude Simon, en passant par la vogue du théâtre à l’antique en France autour de la seconde guerre mondiale, continue à se nourrir aux sources gréco-latines.
Il y a la traduction, plus ou moins « fidèle », selon qu’elle prétend maintenir la distance objective envers un état des mœurs et des lettres ancien, ou rapprocher, au nom de leur excellence « absolue », les textes des lecteurs « du temps » : quand il met « en roman » L’Énéide dans l’Eneas, le Moyen Âge ne transpose pas seulement les mots, mais encore les mœurs, les structures sociales, et jusqu’aux bâtiments et aux costumes ; les Ovide moralisé témoignent de l’attitude ambiguë vis-à-vis de la fable antique, entre perte et récupération ; le XVIIe siècle français ne cesse de débattre entre adaptations (nécessaires ?) et fidélité (mais alors pourquoi traduire ?) ; les célèbres traductions de L’Iliade par Leconte de Lisle et de L’Odyssée par Victor Bérard sont à la fois infidèles à une certaine tradition et fidèles à une représentation, elle-même datée, de la Grèce du VIIIe siècle avant J.-C.
Mais il y a aussi, comme les grotesques figurant aux marges des Bibles médiévales, le

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