Après six semaines d'absence, Rodolphe revint. C'était le soir, Emma était dans sa salle. Les petits rideaux, qui laissaient entrevoir le coucher du soleil, se faisaient épousseter par Félicité. Voyant qu'elle était de trop dans la salle, elle s'en alla. Emma ,étonnée de le voir chez elle, après un moment sans l'avoir vu ou même écrit, fit juste un mouvement de la tête pour le saluer. « Ou étais-tu ? Pourquoi étais-tu parti ? » ,dit-elle après un instant.
Rodolphe, très fier de penser qu'Emma ne l'avait pas totalement oublié , répondit : « J'étais parti rendre visite à ma mère et puis j'avais des choses à faire. »
Emma ne le crut pas, comme toujours et le lui fait savoir. Il avoua donc qu'il avait une autre raison. « Laquelle ? » s'étonna Emma. « Vous ne devinerez pas, à quoi bon ? » « Eh bien dites-la moi alors. » « Je voulais savoir si vous penserez toujours à moi, que vous n'étiez pas passée à autre chose. »
Elle se demande pourquoi n'était-il pas venu plus tôt mais elle évita cette question car Rodolphe était en train de lui faire la cour, elle était sous son charme. Il se justifia de lui-même : « Tous les soirs, je suis venu mais je n'ai jamais eu le courage d'aller vous voir. J'ai rodé tout autour de votre demeure et quand je vous voyais par la fenêtre, je m'arrêtais et je vous contemplais. Il fallait tout de même que j'aille vous parler et vous dire que je vous aimais encore. »
Emma, très émue, pleurnicha . Elle lui dit qu'elle l'aimait et que quand il n'était pas là, il lui manquait terriblement.
Charles demanda à la domestique s'il pouvait monter voir sa chambre. Rodolphe et Emma interrompirent leur conversation car ils entendirent les sabots de la gouvernante dans le corridor. Puis Charles entra. « Je parlais à Mme de sa santé, dit-il, dérangé par la présence de Charles. Je lui proposait de faire du cheval en ma compagnie. J'ai un double poney. » « Oui, tu devrais » « En effet, ce serait bon pour tes