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Sujet d'invention : Dialogue à propos du bonheur

- Dis moi, tu serais intéressée par mon téléphone? Je veux le changer pour le dernier modèle.
- Quoi? Mais tu as acheté celui-ci une fortune il y a un mois à peine?
- Oui, mais bon, il n'est pas si bien que ça en fait, et le nouveau me fait vraiment envie!
- Et pourquoi en racheter un? Tu seras plus heureux après?
- Évidemment, le bonheur dépend de nos possessions non?
- Je ne suis pas de ton avis. Acquérir un bien que tu désires te procure du plaisir, et je ne pense pas que ressentir du plaisir soit synonyme d'être heureux.
- Mais avoir du plaisir amène à la joie, tu ne peux pas dire le contraire!- Certes, mais la joie est éphémère, elle ne dure qu'un temps et finira pas s'effacer. Le vrai bonheur lui, en mon sens, s'acquiert une fois et ne se perd jamais.- Alors comment peut-on être heureux selon toi?- Je pense comme Kant que le bonheur est lié à de multiples éléments qui nous sont révélés avec l'expérience, et que l'on découvre de manière empirique. Ainsi, ressentir la joie dont nous parlions est une des expériences qui mène vers le bonheur, mais elle n'est pas suffisante.- Pourtant Voltaire lui-même pensait que plus on possède tant matériellement qu'intellectuellement en bien et en connaissance, plus on est heureux, et allait jusqu'à exprimer cette idée dans des poèmes que l'on étudie encore de nos jours dans les lycées, comme « Le Mondain ».- Et si Rousseau était là, il s'empresserait de rappeler que pour lui le bonheur réside dans les choses simples, dans la nature par exemple, que tout est sous nos yeux. Plus tu possèdes et plus tu sais, plus tu prends conscience que tu as des désirs, plus tu prends conscience du manque qu'occasionnent en toi ces désirs, et plus tu te rends compte de ta souffrance. Tu n'y as jamais pensé?- Je suis bien forcé d'avouer que non, et je ne partage toujours pas ton avis. Imaginons qu'en bon disciple de Rousseau, tu vives dans la nature de choses simples, comment