Dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau évoque l’homme à l’état de nature. Selon lui, l’homme à l’état de nature s’oppose à l’homme à l’état de société en soulignant que l’homme à l’état de nature serait meilleur que celui à l’état de société. Découlant de plusieurs caractéristiques, celui-ci tente de montrer que l’homme à l’état naturel vit de manière individuelle et indépendamment des autres en comblant ses besoins primaires et son bien-être actuel; « En dépouillant cet Être […] Je le vois se rassasiant sous un chêne, se désaltérant au premier Ruisseau, trouvant son lit au pied du même arbre qui lui a fourni son repas, et voilà ses besoins satisfaits » (p.70). La nature offre tout ce dont ils ont besoin. Chez les hommes sauvages, il n’y a pas de guerre et de notion de propriété, c’est un désir contre-nature. Ils n’aspirent ni à posséder un espace privé ni à asservir autrui. Il n’a pas de domicile fixe qui lui appartient, car c’est la nature tout entière qui lui appartient et ne voit pas la nécessité de se battre pour s’approprier des biens ou l’accumulation de ceux-ci : « […] rien n’est su timide que l’homme dans l’état de Nature, et qu’il est toujours tremblant, et prêt à fuir au moindre bruit qui le frappe, au moindre mouvement qu’il aperçoit » (p.72). Car il fait rarement face à des malheurs dans laquelle sa survie serait provoquée. Ainsi, l’homme à l’état de nature n’a aucune raison de nuire à ses semblables comme le fait l’homme social. De plus, Rousseau souligne un désavantage de l’humain de nature, la perfectibilité étant la capacité de modifier ses comportements selon les circonstances imprévisibles en développant progressivement la raison. Ce qui mènerait à la destruction complète de l’égalité et de la liberté qu’il y avait dans l’état de nature : « L’homme Sauvage, livré par la Nature au seul instinct, ou plutôt dédommagé de celui qui lui manque peut-être, par la faculté capable d’y suppléer d’abord,