La chevalerie
Le terme « chevalerie » se définit de manière générale selon deux sens. Premièrement, au sens militaire, la chevalerie désigne un groupe de professionnels composé de guerriers d'élite. Cette cavalerie lourde joue un rôle majeur au cœur des batailles, du XI° au XIV°siècle, avant l'arrivée de l'archerie puis de l'artillerie qui la détrôneront. Deuxièmement, « faire chevalerie » ( milite facere) signifie à la fois charger et accomplir de hauts faits d'armes, exploits chevaleresques. En outre, s'y ajoute la connotation sociale, de plus en plus aristocratique ainsi que la connotation religieuse à partir du X°siècle.
I) Une corporation de guerriers d'élite.
Les chevaliers sont avant tout des soldats, appelés milites dans les textes latins, au service des vassaux. Dès la fin du XI°siècle, toutefois, le terme milites se substitue à equites, opposé à la piétaille. La chevalerie occupe dès lors le devant de la scène suite au succès de Hastings ( 1066). La première raison d'une telle expansion est d'ordre technique et technologique. L'étrier se généralise en Europe au VIII°siècle, assurant, avec l'aide de selles plus profondes et d'harnachements perfectionnés, une meilleure assise au cavalier. Aux IX°et X°siècles, ces progrès favorisent le combat à cheval et au XII° siècle, la technique du choc frontal s'impose, utilisant la lance en position horizontale fixe dont l'efficacité dépend de la vitesse du cheval. La charge compacte des cavaliers acquiert désormais une force de pénétration redoutable. Cette nouvelle méthode donne véritablement naissance à la chevalerie. L'équipement du chevalier se compose des armes offensives que sont l'épée et la lance ( 4 mètres au XIV°)et du haubert, cotte de maille souple( 10 kg), remplacée aux XIV et XV° siècles par des armures rigides mais articulées, rendant le chevalier invulnérable tant qu'il est à cheval mais très fragile une fois à terre.