La raison et croyance
il apparaît d’emblée que la raison a raison de se méfier de l’opinion inconstante (doxa) qui retient l’homme dans un monde illusoire et de se fier au savoir stable (épistémè) qui mène l’homme dans le monde des Idées. Pour autant, la raison a t’elle raison de se défier de la croyance? La croyance est un tenir-pour-vrai, un mixte de conviction et de certitude, un mixte d’insuffisance objective et de suffisance subjective; la raison est la faculté humaine de connaître, juger et agir. Mais alors, la raison est-elle dans le vrai ou bien dans l’erreur quand elle n’accorde pas sa confiance à la croyance? Est-il rationnel et raisonnable que la raison ne fasse pas confiance à la croyance?
L’enjeu de notre parcours est de déterminer la place et la nature de la croyance dans le savoir rationnel et l’agir raisonnable de l’homme de liberté et de raison.
Notre cheminement s’articulera sur trois axes de réflexion: d’abord, il est rationnel et raisonnable que la raison se défie de la croyance irrationnelle et déraisonnable; puis, il est déraisonnable que la raison se défie de la croyance raisonnable; enfin, il est irrationnel que la raison se défie de la foi rationnelle.
Or la passion et la réflexion sont sans rapport.- La croyance peut dépendre de l'inconscient. Le goût pour la réflexion aussi - comme résultant cependant d'une sublimation.- La croyance est « illogique» alors que la réflexion se veut analytique et démonstrative.
III. Il n'y a pourtant pas de réflexion sans un fond de croyance
Il faut ajouter que si la façon dont la religion affirme que la vie a un sens -en confrontant l'homme à un être et à une loi cosmique qui s'imposent à lui de l'extérieur- est d'un objectivisme qui peut paraître naïf, il n'est pas sûr que s'imaginer se passer complètement de