L'idéal technicien et l'impact des technosciences nous habituent aujourd'hui à voir dans la recherche de la vérité ou d'une connaissance vraie un moyen d'appliquer ces connaissances à une meilleure maîtrise de la nature, voire à une exploitation marchande des travaux scientifiques ( des OGM aux bio-technologies) ; la vérité d'une proposition scientifique ne servirait au fond que des intérêts secondaires (techniques, marchands voire politiques).
Mais c'est faire peu de cas de la plurivocité de la vérité et du vrai comme objet de recherche, d'examen, de travail critique.
Si la recherche de la vérité commande effectivement la démarche scientifique fondée sur une méthode, la construction d'un objet de recherche et l'éventuelle application des découvertes à une réalité sensible (objets techniques) (I), c'est la diversité des figures de la vérité et de ses champs d'apparition qui permet de penser la recherche de la vérité comme visée éthique d'une authenticité voire d'une sagesse ou bien vivre renvoie à agir en vérité (II).

I. La recherche de la vérité commande l'activité scientifique, condition d'une maîtrise du monde :

A. La vérité comme point d'application de l'activité rationnelle et horizon de la recherche scientifique :

a) Chercher la vérité pour éviter l'erreur et les tromperies des sens :

Cf. Descartes et son Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences (1637) et la tradition épistémologique autant que métaphysique poursuivie par Malebranche dans La recherche de la vérité où l'on traite de l'esprit de l'homme et de l'usage qu'il en doit faire pour éviter l'erreur dans les sciences (1712)

La recherche de la vérité est d'abord orientée dans la connaissance de l'esprit humain et sa définition métaphysique : cf. Descartes, l'erreur et la tromperie, marques de mon impuissance et de ma finitude, la certitude et la vérité comme « connaissance claire et distincte », preuves de mon existence d'être pensant,