la ville chez Boccace.

Giovanni Boccace, dans son Décameron, nous présente cents nouvelles, racontées aux cours de dix journées, par dix jeunes florentins, ayant fui la peste qui sévit à Florence durant l'année 1348. Les thèmes sont libres ou imposés, mais malgré la diversité de ses derniers, un élément est récurrent au sein des nouvelles : la ville.
En effet qu'il s'agisse de Florence, Rome ou Naples, la ville est toujours le décor des récits.
Nous constatons que quand Boccace écrit ces nouvelles, la commune est en plein essor. Elle se développe, se modernise et rompt avec les valeurs médiévales. L'auteur nous offre un réalisme frappant au travers de sa narration. La ville, omniprésente dans les récits, peut elle donc être considérée comme protagoniste à part entière du Décameron ? Tout d'abord nous montrerons comment l'auteur fait de la ville un protagoniste, en la mettant au premier plan, et en en exaltant les valeurs et les vertus, reflet de cette nouvelle société rompant définitivement avec les valeurs du Moyen-âge. En effet Boccace nous présente une ville comme lieu du monde civilisé, de la culture, où règne la sécurité, contrairement à la forêt, domaine des bêtes sauvages et lieu de tous les maux. Puis, nous montrerons que la ville est certes protagoniste, mais qu'elle est aussi un décor fonctionnel, qui aide à mettre en scène la nouvelle classe montante des marchands. Effectivement, Boccace exalte les valeurs de la société marchande et de ses activités, qui ont participé à l'évolution de la commune, la rendant prospère et pacifiée. Enfin, nous mettrons en avant d'autres éléments qui, outre la ville, ont eux aussi une place à part entière dans le Décameron. L'auteur sans cesse affirme son attachements à des valeurs comme l'amour ou l'intelligence, et n'hésite pas à mettre en avant la campagne, sorte de locus amenus, lieu pouvant se rapprocher de la ville, où l'homme est capable d'y reconstruire les fondements de la civilisation, sans y