Le divertissement selon pascal
Pascal donne au mot « divertissement » un sens spécifique en partant de son sens étymologique latine : divertere : « se séparer, se détourner de.. ».
Il rapproche ce mot à celui qu'employait Montaigne : « diversion » en pensant aux ruses que l'homme emploie pour l'oublier de ce qui l'afflige et mieux supporter sa condition humaine.
==> Le divertissement est le concept pascalien par excellence.
Le divertissement est une pratique d'esquive, typique de l'existence humaine. Il s'agit de ne plus penser à quelque chose quoi nous afflige, de nous détourner d'une réalité déplaisante.
Cette réalité déplaisante n'est pas un mal circonstanciel, par exemple un deuil, un échec sentimental ou professionnel. C'est un malheur constitutif de notre existence. Notre condition est celle d'un être faible, mortel, exposé à la maladie, aux affres de la solitude, à de multiples soucis et de surcroît, privé du seul être qui pourrait le combler, entendons privé de Dieu. C'est donc celle d'un être « misérable » condamné pour supporter cette misère à tout faire pour n'y point penser.
« Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n'y point penser » (Fragment 168).
L'homme ne peut être heureux ni dans le repos ni dans l'agitation qui fait l'ordinaire de sa vie.
→ Pourquoi ne peut-il pas être heureux dans la solitude et l'inaction ?
Il ne peut échapper dans cette situation à la conscience de son insuffisance, de sa misère, de son vide, de sa déréliction : « Rien n'est insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissements, sans applications. Il sent alors son néant, son insuffisance, son abandon, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir ».
Il faut donc échapper à l'ennui, au désespoir et pour cela tous les