Le Commentaire sur Le Banquet :
Recontextualisation
Intro Le commentaire du Banquet est écrit par Marsile Ficin entre 1468 et 1469 (=quattrocento), c’est-à-dire en pleine période de Renaissance italienne, alors que les questions humanistes sont au centre du discours de l’époque, tendant alors vers une forme d’anthropocentrisme. Pourtant, ici Ficin se questionnera, par l’incarnation du discours de Tomaso Bensi, disciple de Socrate, sur la place du divin au sein de la notion de Beauté au sens moral, en s’appuyant sur les discours des différents protagonistes du Banquet de Platon, revendiquant pour la plupart l’importance du dieu Eros (Eros originellement = dieu de l’amour et de la puissance créatrice mais selon Socrate, il est un démon, celui chargé de créer un lien entre les hommes et les dieux. Pour le Phèdre, il est une divinité primordiale « celui qui fait le plus de bien aux hommes, il inspire de l'audace », « est le plus ancien, le plus auguste, et le plus capable de rendre l’homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort ». Distinction entre deux Eros selon Pausanias : l’Eros populaire ou vulgaire « c’est l’amour qui règne parmi les gens du commun. Ils aiment sans choix, non moins les femmes que les jeunes gens, plutôt le corps que l’âme, ils n’aspirent qu’à la jouissance ; pourvu qu’ils y parviennent, peu leur importe par quels moyens » // l’Eros fidèle ou céleste « ne recherche que les jeunes gens », qui n’aime que le sexe masculin, « naturellement plus fort et plus intelligent » (rapport avec le néo-platonisme inspiré par Plotin durant la Renaissance). Ce dernier suit un éloge vertueux, non attaché au corps. C’est l’amour platonique).
Dans le chapitre 18 du sixième discours, Ficin cherche alors à déterminer l’origine réelle de la Beauté. Comme on peut le noter d’après le titre du chapitre, le philosophe cherche ici à illustrer sa thèse selon laquelle la seule beauté existante résiderait en Dieu et que le corps ne serait alors qu’un intermédiaire