Peur de L'abandon
L’abandonnite vient d’une situation d’abandon mal vécue durant une période de dépendance affective et physique : la période fœtale, la naissance ou l’enfance.
L’abandon c’est « l’action de délaisser un être, de ne plus s’en occuper, de s’en détourner1 ». Il peut être d’ordre physique ou psychique : une carence dans les liens affectifs, une mère débordée, un parent absent, la nouvelle fratrie, un séjour en pension ou bien un décès sont autant de situations qui créent ce sentiment et peuvent à long terme devenir une angoisse permanente voire une névrose.
Nous avons tous vécu des situations d’abandon plus ou moins lourdes, mais chaque individu est armé différemment pour les surmonter. Un enfant pour qui la situation d’abandon est mise en mots ou bénéficie d’une sécurité affective solide la surmonte plus aisément que celui qui n’a pas vu ses angoisses contenues ou bien qui n’a pas ou peu de bases affectives.
Sigmund Freud écrit un jour :
« Lorsqu’une névrose éclate à l’une des phases ultérieures de la vie, l’analyse révèle régulièrement qu’elle n’est que la suite directe d’une névrose infantile2 »
La peur de l’abandon vient de la peur d’être abandonné à nouveau. Il « peut se traduire par des attitudes agressives ou régressives et peut déclencher la réactivation d’expérience infantile pénibles, sources de névroses 3». Revivre ce sentiment antérieur de vide et de manque, ce sentiment injuste et douloureux, crée la peur de l’abandon chez l’enfant et plus tard chez l’adulte.
Ainsi, l’abandonnique, « sujet qui, sans réellement être abandonné, vit dans la crainte permanente d’être délaissé 4» peut avoir des comportements névrotiques liés à ce sentiment d’insécurité affective : « j’ai été abandonné, alors je ne suis pas digne d’être aimé ». Cela se traduit par de l’hypersociabilité ou de l’hyperagressivité, la difficulté d’être en couple, l’isolement, les attitudes possessives, les angoisses, le