Philo
Raison : faculté de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, de mettre en œuvre des moyens en vue d’une fin. Pour traiter le sujet, on doit appliquer cette définition aux différents sens du mot croyance, et voir dans quelles conditions une croyance peut être contraire à la raison :
Dans la connaissance, une croyance doit être vraie, mais aussi justifiée. Ça nous donne une idée dans ce domaine de ce qui est contraire à la raison : ne pas justifier une croyance ; et de ce qui n’est pas contraire à la raison : justifier une croyance.
Dans le domaine de l’opinion, une opinion peut être vraie mais inspirée par toutes sortes de motifs : par des passions, mais aussi par la vraisemblance. Dans ce dernier cas, il peut être raisonnable d’avoir une opinion, parce qu’elle est probable (mais pas vraiment justifiée). Ici encore, nous avons un exemple de croyance qui n’est pas contraire à la raison (probabilité, vraisemblance) ; et d’une croyance possiblement contraire à la raison : la croyance inspirée par la passion.
Dans le domaine de la morale, nous ne pouvons fonder nos valeurs par une argumentation de type logique. Nos croyances morales sont-elles donc contraires à la raison ? Sans doute pas, si par exemple elle repose sur une intuition (conscience morale) et que la raison nous sert à décider ce que nous devons en fonction de nos valeurs. Nos valeurs morales ne sont donc pas fondées rationnellement, mais nous devons agir raisonnablement en fonction de ces valeurs, ce qui nous donne un autre genre d’exemple de croyance qui n’est pas contraire à la raison.
Voilà très succinctement comment on analyse un sujet. Les points que j’ai indiqués sont à développer et à discuter bien entendu ; on peut par exemple ne pas être d’accord sur le rôle des passions ou sur les fondements des croyances