Mes chers petits enfants, je vais vous raconter une petite histoire que j'ai vécu à votre âge. Lors d'un beau mois d'octobre, où les feuilles de couleur rouges, jaunes et brunes tombaient toutes les unes après les autres. J'étais en cinquième année à Paridaens, à Beaumont. Notre professeur d'anglais était une femme vraiment gentille, son cours était tellement attrayant et intéressant que j'étais même content de me lever tôt pour avoir mes heures d'anglais avec elle. Elle nous faisait travailler certes, mais c'était toujours dans la bonne humeur et l'amusement.
Dans cette école, nous avions un grand et beau parc dans lequel nous pouvions aller jouer ou se balader et discuter avec les amis pendant les temps de pause à dix heures et à midi pour manger. Un jour, elle nous proposa de faire autre chose qui n'avait rien avoir avec le cours. Elle se doutait à mon avis déjà qu'on répondrait d'un oui unanime. Le temps était au rendez-vous, le soleil brillait et les feuilles tombaient. L'automne était bien présent, et l'air était pure. L'herbe était sèche et le début de l'après-midi était chaud pour un mois d'octobre. Ce rendez-vous inattendu était particulièrement parfait. Elle ne voulu pas nous expliquer tout de suite ce que nous allions faire dehors. Elle nous annonça cela sur un ton de voix qu'on ne connaissait pas d'elle. Nous étions assez surpris et d'un côté, excité car ce n'était pas d'un ton triste qu'elle parlait mais bien d'une voix qui cachait une joie immense. Sans discuter, nous avons pris nos vestes et nous sommes sorti en silence. Lorsque nous descendions dans la parc par la petite allée principale, bordée d'arbres aux couleurs de l'automne, les chuchotements s'entendaient malgré un calme particulièrement bizarre. Soudain, l'un d'entre nous s'osa à poser une question : « Mais madame, qu'allons nous faire à cette heure ci dans le parc? ». D'une voix calme et posée, elle répondit : « Ne vous inquiétez pas, vous saurez assez vite ce qu'il se passe, prenez