Étrange destin de wagrin
On ne saurait aborder une quelconque pièce de théâtre négro africain sans faire un clin d’œil à la naissance du théâtre africain d’expression écrite en tout cas. Ce théâtre est né à l’école normale William Ponty de Sébikotane. Selon Bakary Traoré, des élèves de cette école jouaient des improvisations qui ont émerveillé le directeur de l’école. Celui décide que le théâtre soit intégré dans les activités scolaires, ainsi sont nées de vraies pièces africaines. Depuis lors des chefs d’œuvres ont vu le jour. On peut citer : La tragédie du roi Christophe du martiniquais Aimé Césaire, Le Lion et la Perle de Wolé Soyinka, Chaka de Thomas Mofolo, etc. Les pièces historiques sont au devant de la scène parce qu’elles sont plus aptes à réhabiliter les héros noirs et à rétablir la vérité historique. Dans ce champ prend place l’incontournable pièce tragique du sénégalais Cheik Aliou Ndao, L’exil d’Albouri qui met l’accent sur la fameuse décision d’Albouri de s’exiler chez Ahmadou cheikhou de Ségou afin de faire alliance avec lui pour combattre l’ennemi commun ; les français. Après quelques rappels historiques, nous exposerons la vie et l’œuvre de l’auteur, ensuite nous étudierons la structure de l’œuvre, le résumé, les personnages, les thèmes et la dramaturgie de Cheik Aliou Ndao.
I. Rappels historiques
Fils de Birame Penda, cet homme est issu d’une vieille famille régnante du Djoloff. Sa généalogie que nous trace son petit-fils Mansour Bouna Ndiaye, le rattache au fameux Ndiadiane Ndiaye, le fondateur du royaume Djoloff. Contemporain de Soundiata Keïta, Ndiadiane Ndiaye a régné sur le Djoloff de 1200 à 1249. C’est le fameux Diolofin-Mansa que devait combattre le preux Tiramakhan Taraoré pour le compte de Mansa du Manding, Makhan-Soundiata. Alboury Ndiaye, descendant direct de ce Djolofin-Mansa, était un vrai prince, un nationaliste convaincu et désintéressé qui, dans sa résistance acharnée et tenace contre l’intervention française, ne distinguait pas la cause du