Étude sur les fêtes galantes de verlaine
Eléments d'interprétation
Première interprétation
Dans son second recueil de 22 poèmes, Verlaine s'inspire de Watteau et des autres peintres qui, au XVIIIe siècle surtout, ont évoqué les plaisirs d'une société élégante et frivole. Sous le nom de fêtes galantes, on désignait alors une variation sur le thème du théâtre : des personnages élégants se livrant à des songes amoureux et à des conversations tendres. A la différence des Poèmes saturniens, le livre n'est pas subdivisé en sections, les poèmes étant seulement regroupés par thème. Verlaine évoque ces " fêtes galantes " avec des accents tout à fait personnels. Les fêtes galantes s'ouvrent avec " clair de lune ", sous le signe de la musique, des masques, mais connaissent une fin douloureuse avec " le colloque sentimental ".
Deuxième interprétation
En février 1869, quand Verlaine publie les 22 pièces qui composent Les Fêtes galantes, l'idée de se laisser inspirer par Fragonard, Boucher, Watteau et, plus généralement, par les plaisirs qu'on associe au monde de Louis XV n'est pas du tout neuve. De fait, Hugo, Gautier et Banville avaient déjà, tout au long des années cinquante et soixante du XIXe siècle, favorisé un regain d'intérêt pour une société et des artistes longtemps jugés artificiels et superficiels. Dans La Gazette rimée et L'Artiste, deux revues où Verlaine fait paraître en 1867 et 1868 quelques-uns des poèmes qu'il réunira bientôt en recueil, la mode de Watteau et des personnages de la Commedia dell'arte avait déjà été lancée, et cela bien avant que le poète des Romances sans paroles n'y cède à son tour.
Dans l'ensemble, les fêtes auxquelles nous convie Verlaine mettent en valeur le plaisir dans ce qu'il a de plus sensuel : des pièces comme Sur l'herbe ou En bateau où les messieurs n'attendent que la noirceur pour se laisser aller à leurs désirs le montrent bien, de même que les rêveries érotiques de L'Allée ou ces promesses que pressentent les Ingénus. La