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« Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel (1). On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil, après suppression de la machine. Pour ce qui est de l'uniformité du produit, l'inconvénient en serait négligeable si l'économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l'ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités. »
Bergson
(1) Ce grief (ou ce reproche) essentiel, c'est, selon Bergson, d'avoir poussé au luxe.
[Il examine deux reproches faits au machinisme et il va montrer qu’ils ne sont pas vraiment justifiés. Donc il faut un paragraphe pour chaque reproche, pour expliquer pourquoi on fait habituellement ces reproches au machinisme, puis les objections de Bergson. On peut procéder selon deux ordres différents : ou bien 1er reproche et l’objection de Bergson, puis la même chose sur le 2ème, ou bien d’abord les deux reproches, puis les objections de Bergson. Ces deux reproches sont énoncés : 1. le machinisme abêtit l’homme en le transformant en machine 2. il lui fait perdre sa créativité en uniformisant la production.]
Les idées à expliquer
1 On voit que le thème est le machinisme (le fait que l’homme travaille avec des machines, par exemple dans les usines). Donc il faut d’abord expliquer ce qu’est le machinisme.
2 Premier reproche : l’idée d’une réduction de l’homme à la machine. Cela signifie que l’homme