Puisque en 1966 on se trouve vers la fin de la Révolution tranquille, plusieurs changements ont eu lieu dans la société québécoise tout comme dans les arts et la culture de cette nation. C’est dans cette année-là que Rejean Ducharme se convertira en un révolutionnaire de la littérature de la langue française en publiant L’avalée des avalés, une œuvre à style unique qui relate la vision du monde d’une fille mentalement malade, dans laquelle Ducharme joue avec la langue, avec les mots et avec les sens de ceux-ci. À cette époque c’était du jamais vu. Dans ce récit, il est souvent question de l’amour tel qu’il est vu et compris par Bérénice, la fille en question, qui a sa propre conception de l’amour. L’auteur permet de découvrir cette conception en montrant la vision de l’amour de Bérénice et les sentiments qu’elle éprouve face à l’amour. Tout d’abord, la conception de l’amour de Bérénice se base sur sa vision propre de l’amour, c’est-à-dire, aux images qu’elle relie avec ce sentiment. Par exemple, Bérénice voit l’amour comme une prison. Au début de la description de l’amour que Bérénice fait, quand elle parle de la conception de l’amour de sa mère, l’auteur utilise une gradation ascendante pour dire que l’amour, même si c’est un refuge, est aussi «une cage, une prison, un souterrain sombre et visqueux» (p. 40, l.8-9). Grâce à cette gradation, on voit déjà que la conception de l’amour de Bérénice est très négative. Elle utilise la description faite par sa mère, qui dit que l’amour est un refuge, pour ensuite le transformer en quelque chose d’indésirable. Pour Bérénice, l’amour viendrait être la perte de la liberté de nos propres sentiments et de nos propres actions, tout comme si on était emprisonnés dans notre propre corps, comme si on avait perdu tout contrôle. L’idée de prison crée une image triste, d’une personne qui, une fois rendue là, n’est plus capable de s’y échapper. Un peu plus loin dans le récit, Bérénice dit que l’amour est un piège, un tour joué et