Céline
Du héros à l’anti-héros, d’un monde à l’autre.
Fiche de travail de la séance 5 : l'antihéros. Extraits de Voyage au bout de la nuit (1932), Louis-Ferdinand Céline.
Objectif : Définir les caractéristiques de l’antihéros tel que Céline l’a créé au sortir de la Première Guerre mondiale. Dégager de ce type de personnage la vision de l’homme et du monde qu’il reflète.
Extrait 1 :
Ferdinand Bardamu, le héros du roman, a été blessé au cours de la Première Guerre mondiale, puis réformé. Il a rencontré Lola, une infirmière, qui sera sa première petite amie.
Mais c’est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n’y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger…
Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les lâches ! Vous vous souvenez d’un seul nom par exemple, Lola, d’un de ces soldats tués pendant la guerre de Cent Ans ?… Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ?... Non, n’est-ce pas ?... Vous n’avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papier devant nous, que votre crotte du matin… Voyez donc qu’ils sont morts pour rien, Lola ! pour absolument rien du tout, ces crétins ! Je vous l’affirme ! La preuve est faite ! Il n’y a que la vie qui compte. (…)
Lorsqu’elle découvrit à quel point j’étais devenu fanfaron de mon honteux état, elle cessa de me trouver pitoyable le moins du monde… Méprisable elle me jugea, définitivement.
Extrait 2 :
Robinson, que Bardamu a rencontré pendant la guerre et qu’il retrouve plus tard, a été mortellement blessé au ventre par trois balles de révolver tirées par Madelon, son ex-fiancée dont il était las. Bardamu est à son chevet…
[Robinson] transpirait à grosses gouttes que c’était comme s’il avait pleuré avec toute sa figure. Dans ces moments-là, c’est un peu gênant d’être devenu aussi pauvre et aussi dur qu’on est devenu. On manque de