En quoi selon vous l'autobiographie permet-elle de recreer le passé?
L'analyse littéraire moderne s'accorde à définir avec lui l'autobiographie comme « un récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. »[1]
Cependant, il convient de faire quelques réserves sur l'exigence de la prose, sur laquelle Philippe Lejeune est lui-même revenu. Nombre de véritables autobiographies, en effet, ont été rédigés en vers. L'une des plus célèbres et des plus réussies est The Prelude (« Le Prélude ») de William Wordsworth.
On établit ainsi une distinction avec les Mémoires qui mettent l'accent sur le contexte historique de la vie de l'auteur, en donnant souvent en exemple François-René de Chateaubriand et ses Mémoires d'outre-tombe, encore que le récit de l'enfance et de la jeunesse dans les premiers livres, comme les pages intimes dans la suite de l'œuvre, rendent la classification fragile. La distinction est plus convaincante pour les Commentaires de Blaise de Montluc ou les Mémoires de guerre du général Charles de Gaulle, mais il s'agit d'œuvres moins « littéraires ».
Philippe Lejeune précise sa définition en incluant la caractéristique de « récit rétrospectif », - essentiellement en prose et à la première personne mais sans exclure l'usage du vers et de la 3e personne (Marguerite