Explication de texte "hypermarché" de novembre"
HYPERMARCHÉ - NOVEMBRE
D’abord j’ai trébuché dans un congélateur.
Je me suis mis à pleurer et j’avais un peu peur.
Quelqu’un a grommelé que je cassais l’ambiance ;
Pour avoir l’air normal j’ai repris mon avance.
Des banlieusards sapés et au regard brutal
Se croisaient lentement près des eaux minérales.
Une rumeur de cirque et de demi-débauche
Montait des rayonnages. Ma démarche …afficher plus de contenu…
Mais c’est surtout un renvoi au poème de
Baudelaire « l’Albatros : « ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! / Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! / (…) le Poète est semblable au prince des nuées / Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. » On retrouve donc le thème de la solitude du poète maudit à travers l’image de l’oiseau/poète tourné en dérision par des marins brutaux et grossiers, parce qu’il incarne le détachement du monde matériel et l’aspiration à l’idéal. De la même façon, le je houellebecquien ne semble pas de ce monde et est maltraité par les clients du supermarché, qui n’éprouvent aucune sympathie, aucune compassion devant ses souffrances et ses malaises.
Partie II …afficher plus de contenu…
Ce procédé d’écriture existe depuis toujours (par exemple Virgile qui reprend/ réécrit Homère) ; ici, l’esthétique du collage, du jeu, de la reprise est manifeste, de « l’Albatros » de Baudelaire au mythe de la chute d’Icare. Le poète moderne est celui tend vers l’idéal, que le spleen sépare de la société des consommateurs, mais qui sait comme le dit Apollinaire que la poésie jaillit désormais des affiches, du trivial.
On comprend alors le titre « Novembre » comme une variation et une référence à Apollinaire qui dans « Vendémiaire » donne la réponse à la grande question qui agite le XIXe siècle : comment faire rimer le mot pampre ? Si Nerval allie le pampre à la rose (« El Desdichado »), Apollinaire