Faire son devoir est-ce renoncer à son bonheur ?
Réflexion préliminaire sur le bonheur et la morale
Le bonheur
Le bonheur est la finalité de toute existence humaine. En tant qu’objet de recherche unanime et universelle de l’humanité le bonheur acquiert une importance significative au sein de la direction de notre vie. Cependant, si l’objet est universel, les méthodes et chemins pour y accéder sont multiples et parfois même contradictoires. Il n’existe pas un modèle, une recette, un moyen …afficher plus de contenu…

D’autres penseurs comme Kant envisagent la possibilité de comprendre le bien comme une exigence de la raison. Ainsi pour Kant, la morale serait un impératif catégorique de la
Raison pratique. Au lieu de considérer la morale comme une limite à notre liberté originelle, Kant conçoit la morale comme l’expression même de la liberté en tant qu’autonomie. Par l’action morale, l’individu se rend capable d’une action complètement désintéressée au sein de laquelle il fait abstraction de lui-même. À l’opposé et comme nous le verrons plus amplement, Nietzsche montrera que l’impératif moral ne fait qu’aliéner l’homme en le soumettant à l’expérience d’une mauvaise conscience maladive au sein de laquelle la haine de soi devient le leitmotiv …afficher plus de contenu…

Le devoir serait avant tout un effort pénible, c’est une obligation ou une contrainte.
Distinction entre obligation et contrainte :
L’obligation émane de l’intériorité alors que la contrainte est imposée par une volonté extérieure.
Dans l’obligation la volonté du sujet est consentante ; dans la contrainte, la volonté est forcée.
Tout en étant impérative, l’obligation, en l’occurrence morale, présuppose la liberté de celui qui agit : même si « je dois » « je peux ne pas » ; l’obéissance – ou la désobéissance – au devoir est un choix dont on assume les conséquences. En effet, la punition n'a de sens que si je suis