La fontaine le loup et l'agneau
« Le Corbeau et le Renard », I, 2.
Axe de lecture : comment la fable transmet-elle une morale connue de tous dans un style à la fois bref et plaisant?
Brièveté et naïveté
A. Esquisses des personnages hauts en couleur.
Symétrie des vers qui opposent : corbeau : en hauteur, noir, possédant un fromage (un bien matériel), stable (imparfait de durée) ; renard : en bas (alléché donc attiré), possédant le langage, il a faim (vide matériel), vif et changeant (passé simple marquant les feintes et les revirements).
B. Vivacité
Le lecteur est entraîné. Souplesse des temps (imparfait de durée, passé simple de l'action rapide, présent qui actualise la scène et la rend vivante). Accélération de l'action après le discours du renard (verbes d'action, rythme en 6/6), variation de la mesure des vers, discours direct comme une petite scène théâtrale.
Humour du fabuliste
A. Parodie : mime le discours de l'éloge qui flatte les notables, cf structure du discours : adresse, titre de courtoisie, phrases exclamatives, éloge (figure mythique du Phenix, gradation rythmique). Parodie également le discours du sage à la fin alors que le renard n'est pas un modèle de vertu (sentence avec sujet indéfini, présent de vérité générale).
B. Jeux de mots : double sens du mot Maître (maître du barreau = avocat ou magistrat pour le corbeau (robe noire) ou maître d'école, de rhétorique pour le renard. Jeu de mot sur le verbe se tenir (posséder le fromage/adopter un discours avec des intentions secrètes/se tenir = se sentir de joie).
Discours insidieux : ironie obséquieuse (sans mentir), montrer dans le discours une image désirable du corbeau (Phénix est une hyperbole, contraste entre le noir corbeau et le Phénix doré) mais dans une subordonnée conditionnelle (le corbeau est obligé d'apporter une preuve), pique de La Fontaine sur l'inefficacité de la prise de conscience après-coup (mais un peu tard).
Le langage comme outil de séduction