La posture professionnelle
Lors d’un stage en Chirurgie Ambulatoire, j’ai pu prendre en charge Mme J., 40 ans. Suite à des brûlures au 3ème degré au niveau de la main gauche, elle du être amputée d’une phalange au niveau du pouce et de deux phalanges au niveau de l’index. Cette amputation ne lui permet plus aujourd’hui de réaliser le mouvement de pince pouce-index. De ce fait, le but de l’intervention consiste à inciser entre les 2 doigts afin qu’elle puisse gagner en amplitude, et retrouver cette pince pouce-index. Les amputations génèrent chez cette dame des douleurs neuropathiques à la main qui sont traitées. De plus, suite à une chute il y a 6 mois, elle possède une broche au niveau du genou gauche et souffre depuis de douleurs chroniques à ce niveau là qui sont également traitées.
J’accueille donc une dame au faciès crispé. Après m’être brièvement présentée, elle m’a fait part qu’elle était algique (EN à 5) et que cette douleur ne la rassurait pas par rapport à l’opération. Après examen de son dossier, je lui ai demandé si elle avait pris son traitement antalgique habituel le matin comme préconisé par l’anesthésiste. Ne sachant pas que lui donner comme antalgique en plus de ceux pris habituellement, je suis allée demander conseil à ma collègue afin de savoir quelle était la meilleure démarche à suivre.
Cette situation a profondément remis en question ma posture professionnelle, dans le sens où, je suis parfois déstabilisée lorsque je prends en charge un patient et que je suis en incapacité à répondre correctement à sa requête. Ma faible expérience fait que je ne sais pas toujours comment réagir face à des patients nécessitant une attention particulière, et cela me fait hésiter dans la conduite à tenir. Les patients peuvent ressentir parfois cette hésitation et cela peut majorer leur anxiété. Je pense qu’une bonne gestion des émotions conditionne la relation avec le patient et forge petit à petit la posture professionnelle.