Le règne de l'urbain et la mort de la ville
C'est à travers ce texte extrait de son livre Anthropologie de l'espace que Françoise Choay s'intéresse à la naissance de l'urbanisme comme discipline qui se veut science. Elle y élabore tout un raisonnement sur ce qu'est la qualification de la ville aujourd'hui et les étapes successives qui l'ont façonnées ainsi par une succession de mutations (matérialisées elles-mêmes par des séquences théorisées par des praticiens tels que les architectesurbanistes ou imagées de manière sensible par les artistes). « La ville comme organisme malade » engendre des réflexions sur les possibilités de maîtrise de celle-ci grandissante, ici est tout le propos de ce chapitre.
Suite à l'image que la ville nous renvoie aujourd'hui, il est nécessaire de se poser certaines interrogations et notamment sur le modèle même de la ville qui reste pérenne. En effet, cette standardisation de la ville: « centres historiques, villes nouvelles, banlieues et mégalopoles » est- elle encore d'actualité. Comme le souligne l'auteur: « n'est-il pas temps d'admettre [...] la disparition de la ville traditionnelle, et de s'interroger sur ce qui l'a remplacée, [...] sur la nature de l'urbanisation et sur la non-ville qui semble être devenue le destin des sociétés occidentales avancées? »
Tout d'abord, pour étayer sa réflexion, Françoise Choay revient aux prémices du langage employé pour désigner cette entité qu'est « la ville ». • Le terme « ville » qui provient du latin « villa » soit une appartenance de la ville à la campagne. Une relation de complémentarité qui sera brisé lors de la Révolution industrielle avec l'accroissement de la population et des villes. Période où le « tout urbain » entre en scène. En langage commun, celle-ci devient le support d'une triple communication de biens, d'informations et d'affects. Il y a donc une union incontestable entre l'urbs (le territoire physique de la ville) et la civitas (communautés des citoyens) • Le terme «