« Le réaliste, s’il est artiste, cherchera non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à vous en donner la vision la plus complète, plus probante que la réalité même »
« Le réaliste, s’il est artiste, cherchera non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à vous en donner la vision la plus complète, plus probante que la réalité même »
À la fin des années 1820, émerge un mouvement littéraire que l’histoire littéraire appelle le réalisme. Il s’enracine dans le milieu du XIXe siècle et donne lieu à des textes théoriques, parallèlement à une vaste production romanesque. La nouvelle et le roman réalistes s’ancrent dans l’Histoire et dans un contexte politique et culturel bien précis et ont pour but de représenter la société de l’époque. C’est ainsi que l’auteur réaliste Guy de Maupassant écrit plusieurs romans aux caractéristiques réalistes, mais le registre fantastique marque peu à peu certaines œuvres tandis qu’il se détache du mouvement. L’irréel est présenté comme un réel possible en exploitant souvent le thème de la folie comme dans Le Horla. Dans la préface de son dernier roman Pierre et Jean Maupassant exposes ses doutes et affirme alors que « Le réaliste, s’il est artiste, cherchera non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à vous en donner la vision la plus complète, la plus probante de la réalité même. » On peut alors se demander dans quelle mesure Maupassant définit-il le réalisme comme une vision qui résulte d’un regard subjectif posé sur le monde et non comme la simple reproduction exacte du réel ? Après avoir montré en quoi le roman réaliste propose une vision subjective du réel, il s’agira de rappeler que le genre réaliste vise néanmoins la reproduction fidèle de la réalité, pour enfin montrer, que, le romancier réaliste étant « illusionniste » nous donne tout bonnement l’illusion du réel.
Certes, l’auteur réaliste s’appuie sur sa propre expérience et donc le regard qu’il porte sur ce qu’il voit et ce qu’il a vécu. Car le roman est avant tout le résultat d’un regard, celui de