Lubin baugin
Peinture. Pascal Quignard éprouve une véritable fascination pour la peinture de Georges de La
Tour , auquel il a consacré une monographie. C'est aussi le grand siècle de la
Condamnation de la vanité humaine. La fiction inventée par Pascal Quignard articule de fait
Ces deux modes en donnant à l'art pictural une place singulière que le film relaie en
Multipliant les références à la peinture de l'époque. Le choix des vanités est un choix significatif par rapport aux thèmes dominants de l'œuvre et aux leçons dont est porteuse la fiction. Dans Tous les matins du monde, se dresse l'image de l'artisanat incarné notamment par M. Baugin. Alors que l'œuvre est marquée profondément par le clivage entre la ruralité et les fastes de la cour, cet artisanat constitue en quelque sorte l'intermédiaire, liant les intérêts pécuniaires et la passion de l'art et du travail. Cet artiste, contrairement à Sainte Colombe, laisse des traces dans le temps de par ses toiles dont celle représentant la scène de l'apparition de Madame de Sainte Colombe.
I — Hommage à la peinture
1.Le tableau de Lubin Baugin
Baugin représente, dans Tous les matins du monde, le monde de la « peinture » et des « arts mécaniques » (p. 17). Il est le personnage, l'artiste, l'ami, que Sainte Colombe ne laisse pas dans l'oubli et vient rencontrer au moment où ce dernier, justement, se détache de ses proches libertins et artistes.
Ainsi, M. Baugin, bien qu'ayant vécu avant l'époque propre au roman, est essentiel à ce dernier, d'une part car étant le représentant de l'artisanat, d'autre part car étant au cœur même de l'intrigue.
Il y a une présence majeure du tableau peint par Lubin Baugin, dit Le Dessert de gaufrettes : ce tableau s'avère la source d'inspiration de la partie fantastique et merveilleuse de l'intrigue, puisque après la première apparition de Mme de Sainte-Colombe, celui-ci « demanda à un ami, M.