Peut-on être plus ou moins libre ?
Bac philo 1966 Odile
Introduction Diderot, dans Jacques le Fataliste pose le problème de la liberté. Le maître se sent libre et croit à la liberté, Jacques a lu Spinoza et pense que tout est écrit sur « le grand rouleau ». La liberté absolue, c'est-à-dire celle qui permettrait de prendre des décisions, indépendamment de toute contrainte, existe-t-elle?, est-elle démontable? Une liberté définie par la possibilité d'agir à sa guise,ne se heurterait-elle pas d'emblée, aux contraintes sociales, aux limites de notre corps, de notre esprit. La liberté ne serait-elle pas plutôt une expérience vécue dans l'action, impossible à démontrer, et cependant indispensable, car au demeurant le fatalisme intellectuel de Jacques ne l'empêche pas d'agir comme vous et moi, de choisir, de prendre des décisions; Il s'agit de préciser ce conflit en cherchant les limites de la liberté humaine et, dans la mesure du possible, d'y trouver une solution.
Devoir A première vue, une liberté absolue, fruit d'un libre arbitre intemporel,ne semble pas démontrable. « Toute preuve de la liberté ruinerait la liberté » écrit Alain. Est-ce à dire que la liberté n'existe pas? La prédestination Janséniste, le fatalisme musulman tendent à considérer la liberté comme une illusion.: Inch'Allah, que la volonté de Dieu soit faite. Cette volonté suprême dirige les hommes, prévoit, règle leurs réactions. Dans ces conditions, l'homme n'est plus qu'un « jouet » entre les mains de Dieu. Il risque de se désintéresser de la vie, d'abandonner tout mode d'action, de demeurer passif. Et cependant, continuant la philosophie Stoïcienne, Spinosa voit une possibilité de libération dans l'acceptation de l'inévitable: il s'agit de n'attendre rien de la vie et de régler sa volonté personnelle à celle toute puissante de Dieu. La vie morale ne risque t-elle pas alors de perdre toute valeur? Pour agie, pour être responsable, il faut être libre: « Tu dois, donc tu peux »