Qui est autorisé à me dire tu dois?
Qui est autorisé à me dire « tu dois » ?
Introduction Le devoir désigne une tension entre ce qui est et ce qui doit être. L’enjeu d’un tel sujet est d’examiner les différentes démarches qui prétendent énoncer le contenu de nos devoirs. D’ailleurs, pour l’opinion commune, le devoir désigne ce qu’on nous dit de faire, en particulier lorsque nous étions enfants. Le devoir, c’est aussi souvent ce que nous n’avons pas envie de faire. Alors nous avons le sentiment que l’on nous recommande son accomplissement de l’extérieur. Il réclame une rupture avec l’état sensible, parce que nous aimons vivre sans obligations ni contraintes selon nos fantaisies. Lorsqu’on nous dit ce que nous devons faire, notre liberté se révolte en nous, et lorsque nous n’accomplissons pas nos devoirs, nous éprouvons soit des remords et des regrets, soit une mauvaise conscience càd une culpabilité.
Finalement, l’enjeu de ce sujet est de renverser une opinion commune et de parvenir à démontrer qu’aucune autorité extérieure ne peut légitimement énoncer le devoir, parce que le principe du devoir ne se trouve que dans l’autonomie du sujet.
Nous analyserons donc les différentes autorités qui prétendent énoncer le devoir ; en effet elles sont multiples : l’autorité divine, celle de la tradition, celle des normes sociales et enfin celle de la raison.
I) L’autorité divine
Elle peut en effet être à la source de nos devoirs lorsque ceux ci sont définis comme une obéissance à des commandements divins avec consentement à l’accomplissement de la volonté divine. Or, si Dieu est une autorité possible, qui indique nos devoirs, c’est en raison de sa perfection. Autrement dit, par le religieux, nos devoirs sont révélés et sont la condition d’un Salut et d’une espérance. Mais Dieu est autorisé à me dire « tu dois » en raison de son essence, un problème demeure donc, à savoir :
→ comment être assuré que l’autorité divine est bien l’auteur du commandement ? En effet bien