Soignant
Il s’agit d’un dossier provenant du magazine Soins Cadre de Santé n°65 paru en février 2008,intitulé Le travail émotionnel des soignants,la face cachée du soin. Cet extrait fait parti du livre Le travail émotionnel des soignants à l’hôpital:Le corps au coeur de l’interaction soignant soigné,édition Seli Arslan ,issu d’un travail de thèse de sociologie, rédigé par Catherine Mercadier en septembre 2000.
Catherine Mercadier, docteur en sociologie et cadre supérieur de santé,est directrice d‘IFSI,CH de Montauban. Dans ce livre,l'auteur a étudié l'impact émotionnel du corps malade sur le soignant à partir de données d'observation et,surtout de données recueillies par entretien auprès de soignants et de malades,complétés par la lecture de témoignages.
Le soignant doit effectuer un travail sur lui-même (émotions) pour aboutir au bon déroulement des soins. Les cinq sens du soignant vont avoir un impact sur son raisonnement clinique et ses émotions. Le malade représente selon Catherine Mercadier "un danger de contamination symbolique".C'est à dire qu'il peut entraîner chez le soignant un sentiment de douleur,colère, d’où l’importance des normes de neutralité émotionnelle. Le soignant ne doit être ni trop sensible,ni insensible. Ainsi,des mesures de prévention sont mises en place,consistant à créer une distance entre le patient et le soignant.
Cette maîtrise des émotions se fait par la mise à distance des sens grâce à l’instrumentalisation et le protocole des soins. En effet,ils permettent d’éviter tout contact sensoriel avec le soigné et ne laissent pas de place à la subjectivité des soins,à l’improvisation. Ainsi le soignant n’est pas sujet à ses affects. Par exemple,la toilette est aussi «protocolarisée». La parole et l’humour contribuent également à la gestion émotionnelle. Ces derniers permettent aux soignants de surmonter certaines situations gênantes face au corps malade ,en