Séminaire sur La Scouine d’Albert Laberge
1. Les personnages de Laberge sont-ils abjects et méprisables?
D’un point de vue général, les personnages présentés par Albert Laberge dans le roman sont méprisables. Ils vivent dans un environnement de misère et de cruauté, où les personnages agissent comme des animaux. Tout au long du roman, l’accent est mis sur la méchanceté de La Scouine et de son entourage. Dès le début, le père de la Scouine, Urgèle Deschamps, est décrit comme étant un être grossier au comportement animal (p.9). De plus, l’ambiance animale est représentée par des compagnons d’école de la Scouine qui, un jour, s’en prennent à elle en lui urinant dessus (p.22). Les agissements des personnages illustre également l’univers empreint de violence et de cruauté dans lequel se situe l’histoire, par exemple lorsque la Scouine noie le petit chien noir (p.45) et lorsque le Taon s’en prend gratuitement à son cheval (p.44). De plus, le passage où Raclor et Tifa font preuve de violence envers les membres de leur famille et qu’ils endommagent le terrain de leurs parents démontre à quel point la famille vit dans un environnement brutal et sans pitié. Malgré le mépris ressentit envers les personnages de La Scouine, Charlot est celui qui attire la pitié et la sympathie des lecteurs. Resté infirme depuis son accident, Charlot devient nostalgique de son passé. L’ennui de ne pouvoir travailler l’accable, et il se met à rêver au travail, à ce qu’il aimerait faire (p.138).
2. Quel est le propos de Laberge?
Le roman d’Albert Laberge semble faire une critique des romans du terroir, puisque l’auteur réinvesti les mêmes éléments dans son récit, mais en les interprétant différemment, de manière négative et exagérée. Pour s’opposer aux familles heureuses et prospères des romans de propagande, La Scouine présente des personnages ignobles, pauvres et malheureux vivant dans un environnement malsain. Du début à la fin du roman, on retrouve de façon récurrente ce pain « sûr et