« Processus de socialisation «

Film : « 12 hommes en colère » de Sydney Lumet

« L’homme ne possède pas le territoire intérieur souverain. Il est entièrement et toujours sur une frontière, en regardant à l’intérieur de soi, il regarde toujours dans les yeux d’autrui et cela spécifiquement à travers les mots d’autrui » R. Chiglione

Le film « 12 hommes en colère » est non seulement une dénonciation du système judiciaire et de sa procédure mais il est surtout une étude psychologique et sociologique de la nature humaine.
Kurt Lewin, après s'être intéressé aux processus cognitifs de perception et d'apprentissage s'intéresse aux phénomènes de groupes humains restreints. Il crée en 1944 l'expression « dynamique de groupe ». La conception de ce psychologue est opposée à celle d'Allport, pour qui le groupe n’existe pas : il y a des individus dans le collectif. Pour Lewin, le groupe a « une existence en soit et il doit être considéré comme une entité dont les membres sont des composantes interdépendantes les unes des autres ». Il est le fondateur la Gestalt théorie qui promeut l'idée que notre perception est guidée beaucoup plus par les relations entre les éléments que l'on reçoit que par leurs caractéristiques intrinsèques. Ainsi, il va définir une interdépendance entre les membres du groupe. Le groupe est considéré comme un tout dynamique. Le groupe prime sur l'individu qui le compose.
Dans ce film nous remarquons que la théorie de Lewin s'applique puisque le groupe fait réagir et fait évoluer chaque individu. Le groupe est "un champ de force".
Nous voyons bien que la discussion précède la décision. Kurt Lewin a démontré l'importance de l'échange d'informations dans un groupe. D’ailleurs, l’architecte au début précise qu’il faut parler et confronter les faits.
Shérif dit que dans un groupe chaque individu qui le compose joue un rôle qui renvoie aux comportements caractéristiques attendus par le groupe de la part de chacun de ses membres.