Le secret est-il nécessaire en politique ?
L’objet de notre interrogation s’intéresse à la nature des rapports qu’entretiennent secret et politique. Nous pouvons interpréter l’énoncé du sujet de telle sorte qu’il présuppose que le secret ait toujours existé de fait en politique et qu’il s’agisse alors de s’interroger sur les deux problèmes suivants. Peut-on se passer du secret en politique ou est-il inhérent à l’essence de la politique ? S’il n’est pas inhérent à l’essence de la politique, doit-on pour autant éradiquer tout secret en politique ou existe-t-il des secrets légitimes en politique ?
Nous devons établir quelques précisions quant à la signification des notions sur lesquelles nous allons réfléchir en vue de guider l’orientation de notre réflexion. Nous pouvons définir le secret comme un savoir qui est tenu caché et réservé aux initiés. Dans le champ politique, ces initiés ne seraient-ils pas les hommes qui possèdent le pouvoir, en d’autres termes, les hommes politiques ? La maîtrise de l’art de gouverner nécessite-t-elle un savoir secret que l’on ne peut se permettre de révéler à tous au risque de perdre la possession du pouvoir ? Notons aussi qu’il faut nous interroger sur la nature du secret : est-il une simple omission silencieuse ou bien résulte-t-il d’une stratégie de complexification des informations en vue d’éclipser un mensonge ? Cependant, si de fait on semble ne pas pouvoir pas se passer du secret en politique, le secret en politique comporte-t-il un fondement de droit pour le légitimer ? Par ailleurs, dans la mesure où le processus de démocratisation qui caractérise l’ère moderne est censé conférer au démos, c’est-à-dire au peuple dans son ensemble, le pouvoir, la connaissance de certaines informations qui étaient exclusivement réservées à certains auparavant dans les régimes aristocratiques et monarchiques ne doit-elle pas être mise à la disposition de tous ? De plus, si ce que nous nommons